GORCE-FRANKLIN Henri

GORCE-FRANKLIN Henri né le 7 décembre 1906
Chef du réseau GALLIA
GORCE FRANKLIN Henri

GORCE-FRANKLIN Henri

Alias : Franklin, Auguste Beauvais
Henri Gorce est né le 7 décembre 1906 à Lyon (5e arrondissement). Son père, ancien explorateur et opérateur pour le cinéma, est négociant en films alors que sa mère travaille dans la mode.

Après des études secondaires au lycée Condorcet, il effectue en 1926 son service militaire au 31e RI et en sort sergent.
Rendu à la vie civile, suivant la voie paternelle, il devient gérant d’une société de distribution de films.
Sous-officier de réserve, il est rappelé à l’activité le 27 août 1939, promu sergent-chef, il prend part aux combats de la campagne de France en juin 1940 avec énergie et est cité à l’ordre du Régiment.

Henri Gorce-Franklin
Il est démobilisé le 29 juillet 1940 après avoir entendu l’appel du général de Gaulle le 18 juin 1940.
Après avoir vainement essayé de passer en Angleterre, Henri Gorce entre en contact en septembre 1940 avec des éléments de résistance (Armand et Mathilde Carré) du réseau polonais interallié F2, réseau « Famille ». Il mène pendant quelques temps une action de propagande et travaille alors comme agent SR chargé des départements de la Seine, de Seine-et-Oise, de Seine-et-Marne, de l’Oise, de l’Aisne et de la Somme. Parcourant presque tous les jours de 100 à 200 kilomètres à bicyclette, il recueille de précieux renseignements sur les mouvements de troupes allemandes et les aérodromes de ces régions.
Il recrute également des agents et utilise comme couverture la profession de représentant d’une distillerie. Son épouse, Edith Gorce, assure ses liaisons.
Au bout de plusieurs mois, apprenant que son travail va au SR polonais uniquement, il cherche alors un contact avec un réseau français et le trouve, grâce à un ami, avec la Confrérie Notre-Dame (CND) de Gilbert Renault (Rémy), en mai 1941. Ce dernier le convainc de poursuivre ses activités au réseau F2 tout en faisant passer les informations à la CND.
En novembre 1941, des membres du réseau « Famille » sont arrêtés. Dénoncé par Mathilde Carré (alias La Chatte), le réseau F2 est démantelé. Henri Gorce échappe de justesse à la Gestapo et à la police française qui arrête pour deux jours sa mère et sa femme. Pendant ce temps, il récupère tous les documents du réseau connus de lui seul et les remet à la CND qui les envoie à Londres.

Il passe alors en zone libre d’où il reviendra plusieurs fois dans la région parisienne pour assurer des contacts avec la CND de Marseille, et organise en mai 1942, avec un groupe de rescapés de « Famille » et deux rescapés de la CND, un départ clandestin vers l’Afrique du Nord. Passant par Alger, Oran, puis Gibraltar, il atteint enfin Greenock en octobre 1942.
Engagé aux Forces françaises libres (à compter du 1er janvier 1941), il est affecté au Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) et envoyé dans différentes écoles militaires britanniques. Il suit plusieurs stages (chiffre, opérations aériennes, etc.) et se blesse lors un entraînement de saut. Cela ne l’empêche pas de revenir en France le 15 février 1943, avec pour mission de créer, en zone sud, le réseau Gallia, spécialisé dans le renseignement militaire avec l’aide des services de renseignements des Mouvements unis de Résistance (MUR).

Infatigable, plein d’ardeur et de dynamisme, sous le nom de Franklin, il crée de toutes pièces le réseau qui fonctionnera sans interruption jusqu’à la Libération, couvrant toute la zone sud et se révélant comme l’un des éléments les plus solides et les plus utiles du renseignement clandestin français. En mars 1943 le premier courrier de Gallia parvient à Londres. C’est également avec l’aide de Franklin et du réseau que le général de Lattre de Tassigny peut rejoindre, après son évasion de la prison de Riom, le général de Gaulle en décembre 1943. Au total, le réseau aura employé 1 900 agents sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Par le Bureau central de renseignements et d’action de Londres (BCRAL), le réseau Gallia, à travers son fondateur, se voit confier l’administration technique et financière et la coordination des SR des Mouvements unis de Résistance (MUR).
Les résultats de Gallia sont si appréciés que Franklin est cité à l’ordre de la nation en janvier 1944.

Il part pour Londres en février 1944 d’où il revient en mars par une opération aérienne, chef de mission de 1ère classe avec le grade de lieutenant-colonel ; il est chargé de la création, réalisée en avril 1944, du réseau Darius-nord (centre de liaison basé à Paris sous les ordres du colonel Louis Gentil) et de la réorganisation du réseau Gallia, qui prend le nom d’ « Impérium » à partir de mai 1944.
Après l’arrestation de Louis Gentil (alias Desca) et l’arrestation à Paris de sa cousine, Aimée Battier, adjointe de Desca, Henri Gorce-Franklin confie alors la direction du réseau à Jean Delore (alias Jean de la Lune), revient à Lyon où, par suite de l’arrestation de Bouleau, le réseau subit quelques soubresauts. Appréhendé par la Gestapo à un rendez-vous saisi dans une boîte à lettres de Bouleau, Franklin est miraculeusement relâché après examen de ses papiers d’identité.

En octobre 1944, il devient chef de la Direction des Services de Renseignements à la Direction générale des études et recherches (DGER) puis à partir de juin 1945, directeur adjoint de la DGER en Autriche.
Démobilisé en février 1946 avec le grade de capitaine, Henri Gorce-Franklin devient gérant de société puis agent commercial.

En 1958, il est vice-président de l’Association nationale pour le soutien de l’action du général de Gaulle.
De 1962 à 1967, il est député de Lyon et de 1967 à 1974, membre du Conseil économique et social. Il est également lieutenant-colonel de réserve.

Henri Gorce-Franklin est décédé le 17 février 2000 à Neuilly-sur-Seine (92). Il a été inhumé au nouveau cimetière de Neuilly-sur-Seine.

• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 24 mars 1945
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
• Médaille de la Résistance
• Croix du combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Chevalier du Mérite Militaire
• Distinguished Service Order (GB)
• Mérite Polonais (Epée d’Argent)
• Officier de l’Ordre de la Couronne de Belgique
• Croix de Guerre Belge avec palme

Sources:
sa fille Madame Mosca Françoise
Amicale du réseau GALLIA