GAUTARD Charles
Réseau GALLIA/KASANGA
Charles Gautard est né le 27 mars 1917 à Paris.
Fils d’un cordonnier et d’une couturière, tous deux sourds, il est envoyé très jeune chez ses grands-parents maternels à Moncontour en Bretagne. Il est rapidement placé dans un pensionnat à Guingamp. Bon élève malgré l’éloignement familial, il retient l’attention de son instituteur qui lui prédit un bel avenir dans l’enseignement. Mais, certificat d’études en poche, il retrouve ses parents à Paris et rentre directement sur le marché du travail. Il est employé chez un marchand de tissus.
A 21 ans, il signe un contrat d’engagement dans la gendarmerie. A la fin de l’année 1940, il résiste en fournissant des tenues de gardes républicains à deux prisonniers de guerre français originaires d’Algérie internés à Drancy. Il leur donne de l’argent et un vrai faux titre de permission qui permet aux deux hommes de sortir du camp, passer la ligne de démarcation et rejoindre leur pays d’origine.
En 1943, il est affecté au secrétariat du colonel commandant la légion de gendarmerie de Paris Est. Il occupe alors un poste stratégique qui lui permet de transmettre au Service de Renseignements du MLN des documents administratifs et militaires de la plus haute importance. C’est ainsi que la Résistance a connaissance des consignes données par le gouvernement de Vichy pour la répression des menées anti-terroristes, des opérations de gendarmerie et de la milice contre les maquis et les membres repérés de la Résistance. Il signale aussi toutes les opérations conduites par les patriotes dans toute la zone Nord ainsi que celles susceptibles d’être engagées par Darnand et les Allemands dans la même zone.
Il donne à la Résistance copie de toutes les notes secrètes en sa possession, des bulletins de recherche des patriotes. Il livre des renseignements sur certains membres de la Milice, du Parti Populaire Français et autres groupuscules fascistes, des notes sur les agissements de ces partis.
Il rédige des rapports concernant la situation dans les camps d’internement, des synthèses sur les bombardements et mitraillages et les dégâts occasionnés par ces derniers, des rapports sur la situation morale de la police et de la population.
A partir de janvier 1944, il est intégré au réseau de renseignements Kasanga en qualité de chef de secteur, à Paris. Le 18 août 1944, lui-même et ses hommes permettent au capitaine Rivalland de destituer par la force le colonel commandant la légion de gendarmerie de Paris-Est. L’officier résistant prend alors le commandement.
Accusé d’espionnage par les Allemands, il est fait prisonnier le 23 août 1944 par une unité SS de la division Das Reich. Il est interné au Fort de Vincennes, s’en évade le lendemain quand l’occupant fait sauter l’édifice. Il reprend aussitôt sa place au combat.
Père de trois filles, il décède le 18 janvier 1970 à Saint-Brieuc, à l’âge de 52 ans.
Décorations :
– Médaille militaire
– Croix de guerre avec étoile d’argent – Deux citations à l’ordre de la division
– Médaille de la Résistance française
– Médaille du combattant volontaire de la Résistance
– Croix du combattant
– Médaille des évadés
– Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945 avec barrette « France Libération »
Source : son petit-fils Marc PAILLIER