LOUREAU Jean Andre
SR/MLN puis réseau GALLIA RPA
LOUREAU Jean André
Né le 7 juin 1922 à Lyon Rhône
Sous-Lieutenant – régiment des Chasseurs Alpins avant 1939 engagé volontaire
Rallie la France Combattante au 1er septembre 1942
Agent de renseignement P2 du S.R./M.L.N. (Mouvement Libération National ) à partir du 1 décembre 1942 – adjoint au sous-chef régional des M.U.R. de la région Est et R.I. (Rhône), puis intégré dans le réseau GALLIA- RPA – région Est – Secteur Cap Nègre dit Jeffreys.
Immatriculé 40 289 – pseudo Bouboule – Chargé de mission de 3ème classe – Sous-Lieutenant
Arrêté par la Gestapo le 24 novembre 1943 à Annecy (Haute-Savoie)
Incarcéré à la prison de Montluc à Lyon – torturé
Camp de Compiègne
Déporté dans le camp de concentration de Mauthausen en Allemagne – Commando Gusen II puis à nouveau à Mauthausen – immatriculé 51 442
Libéré par les troupes américaines le 20 mai 1945.
Décorations :
Légion d’Honneur au grade de chevalier
Croix de guerre avec citation
Médaille de la Résistance avec rosette
Croix du Combattant volontaire 1939-1945
Mémoire de proposition pour la Médaille de la Résistance de 1ère classe avec Rosette, par décret du 3 août 1947 paru au J.O. du 13 octobre 1946.
Rapport justificatif :
« Description du ou des faits d’armes ou de résistance motivant plus particulièrement la proposition :
– 1941 et 1942 : reconstitution du bataillon de réserve du 27° B.C.A. – propagande et diffusion à l’organisation « Combat » à Annecy.
– Novembre 1942 : à la démobilisation, camouflage armes et matériel.
– Janvier 1943 : suit un stage spécial dirigé par « Gervais », officier anglais, sur la manière de prospecter les terrains de parachutage, réceptionner et utiliser le matériel.
– Mars à août 1943 : entre au réseau GALLIA (renseignement) secteur Cap Nègre
– Puis instructeur dans le maquis – organisation des Maquis de Haute-Savoie arrêté entre temps par la 19° brigade mobile, le 19 mai 1943 et relâché sur intervention du Préfet – est mis à la disposition de DESVIGNES (Colonel DESCOURS) par le Lieutenant MOREL (mort aux Glières), enfin d’instruire les équipes d’action immédiate de la Région lyonnaise.
– Août à novembre 1943 : chargé de la coordination du 2° et 5° Bureau à la sous-région Isère, Savoie, Haute-Savoie par FABERT – renseignements industriels et Maurienne et Tarentaise – établissement des plans de coupure des différentes voies de communication, mise en place des équipes d’action immédiate – sabotage de lignes de hautes tensions – de la voie ferrée Modane-Paris – des usines de la Bathie, Notre-Dame de Briançon et Ugine – coups de main sur les Chantiers de Jeunesse, Jeunesse et Montagne – récupération de matériel au moment du départ des Italiens pour approvisionner la Maquis.
– Activement recherché par la Gestapo, est obligé de quitter la sous-région et est chargé de monter un réseau de renseignement sur les aérodromes de la Vallée du Rhône.
– Novembre 1943 : arrêté par la Gestapo par délation, le 24 novembre 1943 à Annecy, alors qu’il venait de reprendre la liaison et chercher des instructions.
Internements successifs :
-Hôtel PAX à Annemasse du 24 au 27 novembre 1943
– Écroué à la prison de Montluc à Lyon – torturé du 27 novembre 1943 au 24 janvier 1944
– Camp de Compiègne du 25 janvier au 24 mars 1944 : immatriculé 25 000
– Déporté au camp de Mauthausen en Allemagne du 26 mars 1944 à mai 1944 matricule 60 196 – puis au Commando GUSEN II de mai 1944 à avril 1945 – et retour au camp de Mauthausen d’avril au 19 mai 1945.
– Libéré par les troupes américaines le 5 mai 1945.
– Rapatrié le 30 mai 1945»
Citation pour la Médaille de la Résistance :
« Résistant qui, animé par des sentiments patriotiques les plus élevés, s’est jeté dans la lutte contre l’envahisseur avec un courage et une énergie extraordinaires. Avec une ardeur inlassable, il a réalisé les opérations les plus difficiles et les plus délicates : sabotages, actions armées, renseignements. Se dépensant sans compter, gardant son sang-froid dans les moments les plus périlleux, il a mené à bien une tâche considérable.
Pourchassé par la Gestapo, il a été pris et atrocement torturé.
Son courage qui n’a pas faibli un instant, a sauvé ainsi de nombreux camarades de combat.
A Paris, le 28 février 1946
Signé Jean GEMAHLING, alias Henriot – ex. chef National du S.R. du M.L.N. Compagnon de la Libération»
Citation pour la Légion d’Honneur :
« LOUREAU Jean André – pseudo Bouboule – Lieutenant des Forces Françaises Cobattantes.
Jeune patriote, Chef de Corps Francs, intrépide, au courage devenu légendaire par ses attaques de dépôts allemands de Saint-Jean de Maurienne et Modane, et des conduites forcées de l’usine de sodium de la Bâtie. Officier d’un sang-froid exemplaire qui a su conduire ses hommes et qui a su donner l’exemple.
Arrêté, malgré une série de longs et durs interrogatoires, n’a rien révélé de l’activité de la Résistance, prouvant une fois de plus qu’il était bien le chef courageux en qui ses camarades avaient mis tout leur espoir. Déporté à Mauthausen et ensuite à GUSEN, où il continua de faire preuve d’un courage au-dessus de tout éloge.
Décret du J.O. du 17 juin 1947
Signé Vincent AURIOL
Président de la République ».
Témoin au procès de Nuremberg (Tribunal militaire international) du 24 novembre 1945 au 1er octobre 1946, où 24 responsables politiques, militaires et économiques Allemands sont mis en accusation :
» Témoignage de Jean Loureau : a French prisoner, testified that Flaucher was a homosexual who used young boys in the camp « as women. » Herbert Wisniewski, a young Polish Jew, testified that after the Warsaw uprising in 1944, a large number of 14 and 15-year-old boys were brought to Mauthausen. He testified that Flaucher would beat these boys if they refused to sleep with him. Flaucher was a convicted German criminal who was a Kapo in the camp, assigned to be in charge of Block 8 at Mauthausen. Wisniewski fainted on the witness stand during his testimony and refused to return to the court to be cross-examined. This did not matter since witnesses did not have to available for cross-examination, according to the rules of the tribunal.
One of the accused in the proceedings against the Spanish Kapos was Indalecio Gonzalez, an Oberkapo at the Gusen sub-camp who was nicknamed « Astoria. » He was from Asturias in Spain, which was the origin of the name given to him by the other inmates. Jean Loureau, a French army lieutenant, testified that Gonzalez had, together with other Kapos, beaten a prisoner to death because he had tried to escape work by hiding in a hole in the ground. »
Son frère Fernand LOUREAU, né le 16 juin 1922, était agent de renseignement au SR/MLN (Service de renseignement du Mouvement de Libération National), puis intégré au Réseau GALLIA – arrêté – déporté – mort en déportation le 16 juin 1944 à GUSEN I en Autriche.
Sources : Famille LOUREAU – Amicale du réseau GALLIA