SCHMIERER Paul

SCHMIERER Paul
Réseau GALLIA/RPA
SCHMIERER Paul

SCHMIERER Paul
né le 18 mai 1905 à Cernauti en Roumanie.
Il acquiert la nationalité française en 1928. En 1933, il est diplômé d’état de docteur en médecine et exerce la profession de médecin généraliste.
C’est un homme engagé. Opposé à la neutralité de la France dans la guerre civile espagnole, il oeuvre pour aider les républicains à acquérir des armes. Munich a été pour lui, une véritable tragédie. Mobilisé comme médecin-lieutenant, il se retrouve, à la débâcle, avec son unité, prisonnier de guerre à Nantes. Refusant la captivité, il s’évade. En septembre 1940, il retrouve sa famille à Marseille. Ne pouvant rentrer chez lui à Rosny-sous-Bois, il choisit de rester en zone libre et renonce à y exercer la médecine. L’atmosphère qui règne à Marseille en 1940 et 1941, est oppressante pour les réfugiés originaires d’Allemagne et d’Autriche qui devaient être livrés aux Allemands, conformément aux conventions d’armistice. Déjà certaines personnes cherchent ceux qui veulent résister.
Dès 1941, Mme et M. SCHMIERER deviennent les collaborateurs de VAIRAN FRY, un américain, qui, envoyé en France, avait pour mission de faire partir vers les pays d’Amérique, par tous les moyens légaux et illégaux, le plus grand nombre possible de ces réfugiés dont la vie était menacée. (Mille deux cents vies sauvées dont celles d’un certain nombre d’aviateurs anglais évadés par le Centre amé-ricain de secours de Marseille).
VARIAN FREY fut expulsé de France en juin 1941, Daniel Bénédicte aidé par Jean GEMAHLING et par Paul SCHMIERER, prolongeant son Å“uvre jusqu’à juin 1942, date à laquelle la police met fin à leurs activités. Paul SCHMIERER échappe à l’arrestation. Son activité dans ce centre est une couverture officielle, ce qui lui permet de renouer les contacts avec ses camarades des années précédant la guerre, et ils commencent comme ils peuvent, à glaner des renseignements, mais pour qui ? à qui les remettre ?
Tout ceci est difficile et laborieux, et Jean Gémälhing sait catalyser leurs énergies. Lorsqu’il devient Henriot, chef du SR des M.U.R. puis du M.L.N., Paul SCHMIERER le suit et signe en octobre 1942 un contrat d’engagement des FFC, en application du décret 366 du 25 juillet 1942 et entre au réseau TARTANE Massena du B.C.R.A..
Puis agent P1, matricule R.J. 1161, il est, en février 1944, rattaché avec son réseau, par Jean Gémälhing, à GALLIA-KASANGA, en tant qu’agent P2. Paul Schmierer, devenu le chef du sous-secteur Nice-Antibes, réussit à étendre ses activités, couvrant tout le littoral (les départements des Alpes-Maritimes, du Var et des Bouches-du-Rhône). Il peut apporter des renseignements militaires de la plus haute importance mais aussi des renseignements civils concernant, par exemple l’activité dans la construction aéro-nautique à la SNCASO de Marignane.
Il participe à la création d’un maquis dans la forêt de Regus dans le Var, qui sert de base de repli et dont les responsables sont arrêtés à la sui-te d’un parachutage. Paul Schmierer, trahi par un individu infiltré dans le réseau, est arrêté à Antibes en mars 1944. Il réussit à s’échapper, puis en avril 1944 à Nice, il est à nouveau arrêté et ne doit sa liberté qu’à la complicité d’un policier.
Pendant ces années, il effectue plusieurs missions à Paris et à Lyon où il a des contacts, en particulier, avec un ami d’avant-guerre Georges ALTMANN, journaliste au Progrès de Lyon, mais surtout fondateur avec Elie Péju, du Journal clandestin « Le Franc-Tireur ».
A la libération de Paris, ensemble, ils expulsent les journalistes du Parizer Zeitung et ont la joie de voir en pleine insurrection, sortir des rotatives, les premiers numéros libres des journaux « Franc-Tireur », « Combat » et « Défense de la France ».
Paul Schmierer quitte la D.G.E.R. en novembre 1944, et, avec sa famille, rentre à Rosny-sous-Bois où il reprend son métier de médecin. Promu médecin-commandant en 1947, puis au grade de médecin lieutenant-colonel, il meurt en 1966, sans jamais avoir renoncé aux combats pour la liberté.

Titulaire :
Médaille de la Résistance le 3 juillet 1946
Légion d’honneur par décret du 2 septembre 1954
« Renonçant à sa carrière de médecin, a choisi de prendre tous les risques d’une activité clandestine, à laquelle il a donné le meilleur de lui-même.
Actif, intelligent, a été un organisateur et un meneur, entrainant les énergies moins bien trempées à l’exemple de la sienne, distribuant les tâches,
prenant pour lui les plus gros risques et ménageant ses hommes. Son oeuvre a été celle d’un chef dans les multiples domaines où elle aura pu se développer :
évasion, renseignements, presse, maquis. »

Texte remis par son fils le 11 novembre 2003.
Docteur Schmierer Yves Eric