PITTION-ROSSILLON Pierre
Réseau GALLIA
Photo prise en classe de seconde 1939
PITTION-ROSSILLON Pierre
Né le 15 janvier 1922 à Chambéry (Savoie)
Célibataire – étudiant
Neveu du Colonel GENTIL, adjoint du Chef du réseau GALLIA
Réseau GALLIA – PC Central à Lyon (Rhône)
Immatriculé R.P. 05 212 – P2 – pseudo Paul – agent de liaison au PC Central du réseau GALLIA, à Lyon.
Au maquis d’octobre à novembre 1943
Engagé au réseau GALLIA en février 1944 par l’intermédiaire de 05 201 Caton Georges, Chef de liaisons du PC Central à Lyon du Réseau GALLIA
Arrêté au cours d’une mission avec trois de ses camarades, le 8 mai 1944.
PITTION- ROSSILLON Pierre est décédé dans un camp de déportation en Allemagne.
« Mort pour la France »
« Si la mort semble frapper au hasard, elle atteint plus sûrement les familles aux nombreux enfants et elle n’a pas épargné celle de M. Pittion-Rossillon, si connu et estimé dans notre ville, et qui fut Président de notre Association de Parents.
Il nous avait confié plusieurs de ses garçons, et en janvier 1932, entraient à l’Institution son fils aîné, Jean, et son second, Pierre, qui arrivait à ses dix ans et abordait la Septième. Le jeune élève obtint l’année suivante huit nominations au Palmarès, puis deux années en Troisième, il passa avec son professeur en Seconde.
A sa sortie du Collège, il entra à l’école de Notariat, à Lyon, où il fit deux ans d’études ; puis il fut chez Maître Montvenoux, à Roanne (Loire), jusqu’au départ pour Dijon de M. Pittion, nommé Directeur de la Banque de France de cette ville.
C’est en 1943, l’époque où les jeunes qui voulaient échapper au S.T.O. devaient disparaître. Pierre passa trois mois au Service de la Batellerie Fluviale, dans le Nord ; l’alerte du danger le fit replier sur Dijon, puis il partit sur Lyon, et là , s’engagea à fond dans la Résistance organisée.
Après un mois de maquis dans le Vercors, il fut nommé à Lyon agent de liaison du réseau GALLIA de l’armée intérieure. Poste périlleux, où il révéla son astuce et son sang-froid, jusqu’au jour, le 8 mai 1944, où, surpris avec trois de ses camarades, et poursuivi, il fut arrêté avec l’un d’eux. Incarcéré à la prison de Montluc, à Lyon, il était dirigé le 1er juillet 1944 sur le camp de Compiègne, et le 15 il partait, déporté au camp de Neuengamme en Allemagne.
C’est là , dans une situation très dure, qu’il montra son cran et sut remonter ses compagnons de détention. Tous les rescapés s’accordent à dire qu’il fut un frère pour eux, toujours occupé des autres. L’un a écrit à ses parents que Pierre lui avait sauvé la vie en le soignant d’une pneumonie avec un dévouement sans bornes. Il essayait de leur relever le moral et les empêchait de sombrer dans le désespoir, et les lettres disent à l’envi son influence tonifiante.
… Son sourire accueillant, sa chaude poignée de main, tout cela révélait en lui un ami, un homme ; la franchise, la droiture rayonnaient autour de lui…
… ce qui m’avait frappé en lui, c’était sa franchise ; de plus il était énergique, digne et de grand cÅ“ur.
Pierre a toujours eu un superbe moral, et son énergie était bien digne de celle des hommes de sa race.
Il exerça jusqu’au bout, dans des conditions atroces, une charité agissante. A mesure que leur défaite s’étendait, les Allemands multipliaient les massacres de détenus, et surtout des jeunes. Par quatre transports, ils en avaient amené 12 000 dans la port de Lübeck ; ils les enfermèrent dans les cales de navires qui furent sabordés ; ainsi disparut Pierre Pittion-Rossillon, à l’âge de 23 ans. C’était le 1er mai 1945, à la veille de la victoire, chèrement, mais hautement payée par de tels sacrifices. »
Sources : Les renseignements sont tirés du Bulletin des Amis de l’Institution Saint-Joseph de Roanne. N° 17 de Janvier1948.
Le texte est de M. ESPITALLIER Supérieur de l’Institution : son nom figure d’ailleurs dans le livre de Sartre : « Les chemins de la Liberté : Genèse et Ecriture (1938-1951). On peut noter dans le texte « …confrère de Perrin au collège St-Joseph de Roanne, Espitallier s’évada en mars 1941. Il devint rapidement Supérieur du collège… ».
Bien amicalement.
Bernard HUGUES, le 22 novembre 2010, gestionnaire du site Chevaucheur Royal